• Vieillesse- Vieillir une découverte

    Vieillesse- vieillir une découverte Vieillesse- vieillir une découverte

    Cela ne va pas très fort. Hier radio panoramique pour le dentiste, je m'imagine alors le devenir de la radio après ma mort, l'image de mon squelette devenue inutile jetée à la poubelle.

    Sentiment de non valeur

    Il y a quelques jours, j'échangeais avec une femme de mon âge sur notre sentiment commun d'être considérées par les plus jeunes comme des individus d'une autre espèce, rejetées de l'expérience commune. Avant-hier, une autre femme me disait: "il y en a qui refusent de me parler parce que je suis vieille mais elles ne se rendent pas compte que leur âge est sur leur figure, elles ne se voient pas."

    Pour se revigorer, voici un livre humaniste d'une psychanalyste,

    Danielle Quinodoz. Elle explique que les vieux ont une vie intérieure, peuvent faire une psychothérapie ou psychanalyse et changer. Ce sont des êtres humains comme les autres, affirme-t-elle.  Elle précise car c'est nécessaire que cela vaut la peine d'aider une personne de 80 ans à mieux vivre.

    Thérapeute de personnes âgées depuis longtemps, l'auteur a eu le scrupule de ne pas commencer à écrire sur la vieillesse  avant d'en avoir l'expérience vécue. Je ne saurais faire meilleure présentation du livre que celle trouvée sur le site de l'éditeur:

    "Elles n’ont pas été épargnées par l’existence, mais, pour elles, vieillir, c’est continuer l’aventure de la vie. Elles semblent conserver sous forme de richesses intérieures les richesses extérieures qu’elles ont perdues, et même découvrir de nouvelles libertés. À la limite, sauraient-elles tout perdre sans se perdre ? Et si vieillir était pour elles l’occasion d’apprendre à mieux s’aimer et à mieux aimer ?
    L’auteur a une longue expérience des psychanalyses et des psychothérapies de personnes âgées, qu’elle a transmise à travers des supervisions et des séminaires. Elle a attendu d’avoir elle-même pris de l’âge pour pouvoir parler en connaissance de cause afin de mettre en valeur les richesses de la vieillesse et lui redonner sa noblesse. 

    D.Quinodoz insiste sur la particularité et la valeur de chaque être humain, si une personne parvient à rendre cohérent le récit de sa vie, à réunir ses aspects éparts, à s'accepter, elle peut s'ouvrir sur les instants d'éternité auxquels chacun peut avoir accès.

    Le psychisme des personnes âgées ressemble à tout psychisme humain (merci de le dire) mais deux thèmes deviennent prédominants; le sentiment de perte et la recherche d'identité p.190 et suiv.) Cela est évidemment lié aux circonstances qui entourent ces personnes: décès dans l'entourage, perte des repères liés à l'activité, regards social dévalorisant... Mais quand la souffrance devient pathologique, elle prend racine dans des traumatismes ou des manques antérieurs.

    Et moi?

    Je n'ai pas encore fini le livre mais je me sens confortée dans mon existence humaine et cependant insatisfaite des réponses proposées: se retrouver, s'accepter tel que je suis, prendre du temps pour les autres, continuer à faire ce que j'aime...

    1. Si je n'ai pas désiré accéder à cette sagesse précédemment, faut-il que les défaillances physiques m'y contraignent? Puisque l'action et les jouissances ne sont plus ou moins de mon âge, m'en détourner volontairement?

    Comme le renard gascon devant les raisins:

    "Le galand en eut fait volontiers un repas;
                Mais comme il n'y pouvait point atteindre:
    «Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats.»
                Fit-il pas mieux que de se plaindre?"

    Les plaisirs de la jeunesse et de l'âge mûrs deviennent ainsi trop verts, à moi, la lenteur, la sagesse, le temps consacré à autrui, à la famille... Je ne désire pas vivre ainsi. Non, cela ne peut fonctionner de la sorte.

    Les obligations, les occasions d'activité se faisant rares, je devrais maintenant réparer mon manque à être par obligation en quelque sorte.

    Je désire avec sincérité devenir bienveillante et moins égocentrique, plus ouverte et moins défensive mais pas par substitution aux plaisirs et à l'action. Au contraire je désire qu'il s'agisse d'une libre volonté de devenir meilleure. La sagesse doit-elle se nourrir de mes déficiences?

    2. L'auteur souligne les capacités d'adaptation mises en œuvre par certaines personnes âgées pour compenser le déclin de leurs facultés, par exemple en utilisant les deux hémisphères cérébraux pour une tâche qui n'en mobilise qu'un seul normalement.

    Donc veiller à maintenir son énergie et sa capacité d'adaptation permet de continuer à vivre pleinement, certes mais il s'agit bien toujours de compenser les pertes et non plus de progresser.

    3. Peu importe au fond, si l'on peut se consacrer à ce que l'on aime faire. Hélas ce que j'aime faire nécessite des savoirs-faire sociaux en constante évolution et sortie du milieu professionnel, je me rends compte que ma formation et mes compétences commencent à dater. J'essaie, j'essaie de me tenir à flot mais le résultat est peu satisfaisant.

    C'est tout pour aujourd’hui.

    Vieillesse- vieillir une découverte

    Crédits: www.paralipomenes.net500 × 375

     
    Commonplace book. Vlasta 2. Flickr CC by-nc-nd

     

     

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